• Angoisses écologiques en 1857

    Angoisses écologiques en 1857Ce n'est pas d'aujourd'hui que circulent des idées vaguement millénaristes sur les temps qui seraient maudits. Dans un article du Courrier de la Drôme et de l'Ardèche de début 1857 (c'est à dire au début du grand coup de torchon sur l'élevage des vers à soie) on se plaint de la météo particulièrement rigoureuse: « il semble que les saisons se furent déplacées et que notre monde touchait à une fin prématurée. Ce n'est pas seulement les plantes qui ont eu à souffrir de cette perturbation atmosphérique, c'est aussi les animaux car beaucoup d'épizooties ont régné depuis 1849, sans parler de la maladie des vers à soie. C'est enfin les hommes eux-mêmes car depuis la même époque nous avons été visités deux fois par le choléra et constamment par des fièvre d'une nature inconnue et presque toujours mortelles. Il a été constaté même que sous l'influence pernicieuse de notre état atmosphérique des remèdes, des spécifiques (?) d'un succès autrefois assuré avaient perdu de leur efficacité. Nous tenons de médecins éclairés que la saignée si pratiquée il y a plusieurs années et si favorable à grand nombre de cures était devenue dangereuse depuis 1849.

     

    Évidemment il y avait une cause commune à tous ces accidents. Et nous inclinons volontiers à partager l'opinion des bons paysans qui ont toujours voulu et veulent encore que cette cause réside dans l'air. D'après eux, pour que l'année soit bonne aux hommes, aux animaux et aux fruits de la terre, il faut que le printemps soit doux, que l'été soit chaud, que l'automne soit calme et que l'hiver soit froid. Or l'hiver répond en ce moment à leur attente et voilà pourquoi ils sont joyeux. Il vous affirme avec une assurance imperturbable que cette année nous aurons du vin, que le blé sera abondant, que les vers à soie donneront le quintal de cocon à l'once, que la santé publique sera excellente, etc. Disons maintenant que des options sérieux, que des astronomes distingués ont reconnu aussi de leur côté que notre situation atmosphérique se modifie heureusement. Espérons donc qu'encore une fois le sentiment populaire aura prophétisé et que 1857 fera oublier les sept années de disette et de maladies que qu'il nous ont cruellement éprouvé".


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