• En raison du nombre de lecteurs de ce blog qui sont d'expression anglaise, je publie pour eux cette petite note en m'en excusant auprès des autres.

     

    The former name of the Mouriquand's family was Barreau. We find an ancestor, Jean Barreau, who gets married in 1505 in Auvergne (a french province in the central part of France, close to Clermont- Ferrand). The name of this man turned to Mouriquand, possibly as a nickname, but franckly me don't know. We can follow these people as little nobles in this region during some generations.

    Then happened the religious reform of Luther and Calvin and our family split. The branch that we are coming from is the protestant branch -evangelical, if you prefer: let's remember that Jean Pierre Diogène became a baptist preacher. We see in a genalogical study of 1932 that our family became poorer or at least more maginalised. But, one is a doctor. We also see that the roman catholic part of the family of course disagreed with that orientation and that one of our ancestor was disinherited.We have no more information about the roman catholic branch which, very probably, lasted. A repression came against the protestants and one, Guillaume de Mouriquand, fled to Geneva.

    His son Jean went back to France, exactly in the Drôme region, in 1697 but, significantly, settled in a very small village which was as far as possible of the largest city Valence, where the troops were. Obviously, he was afraid of possible new religious repressions. This man is JPD's grand-grand-father.

    These people finally settled in Beaufort sur Gervanne (where I live again after a life far away) in the middle of the eighteenth century. The picture that I put here is very probably from 1910, that is 60 years after JPD left.

    A short history of the Mouriquand's family in France

    When the french revolution happened these people, since they were protestant, favoured the republic, considering that the former repressions were ordered by the monarchy. Beaufort sur Gervanne was at the time overwhelmingly protestant (a mayor has written in 1830 that 19 inhabitants on 20 were protestant).

    This led to the fact that when, in 1851, the former president of the Republic, Prince Louis Napoléon Bonaparte, attempted a coup to become emperor (as his uncle Napoleon I) as Napoleon III, JPD's father, Jean-Pierre Mouriquand, was opposed to the coup:He was a republican activist . We know, through JPD's memories, that he received in his farm, during the night, some people that the emperor's troops would look for. His mother was terrified by this activity and would pray him to stop. He was himself arrested but, by chance, with no direct consequences.I think that he left at least a brother in Beaufort who was a member of the municipal council. (Previously, there had been one of our ancestors who was mayor.) and who, possibly, from that position, protected his brother.  So Jean-Pierre considered as better to flee to the US in 1858. At that time, JPD was 12. They arrived in Ellis Island in february 1859.

    A short history of the Mouriquand's family in FranceIt appears that the trip to the USA had been much organised since we know through JPD's autobiography that, from the beginning, they knew that they would stop in Jolliet (Ill). My opinion is that very probably there were some contacts through friends. It is indeed, absolutely senseless to imagine that from such a small village (450 inhabitants) a man was able to organise so well his trip. In Jolliet, Jean-Pierre Mouriquand and his family stopped to make evereything ready for a long trip to Kansas City, then to Coffey County where they first settled. JPD was deeply involved in the northern troops during the Secession War, and very probably lied about his age  to be incorporated in these troops. He seemed to be a fan of Abraham Lincoln and there is a  charming anecdote when he voted for the first time. Very probably his father would not speak english and would not understand how to vote. So JPD first convinced his father to vote for Abraham Lincoln as president and the conservative Albert Lee as representant. And he prepared for them both the ballot papers.

    JPD settled later in several places but with few success and only finaly ended in Homestead. But this you know better than I. (I apologize for my english)

     

    The picture at the right was very probably taken at the very end of the 19th century.


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  • Les mémoires de Jean Pierre Diogène MouriquandNos nombreux lecteurs américains sont à la recherche des mémoires de Jean-Pierre Diogène Mouriquand qui fuit aux États-Unis avec son père. Nous possédons, en effet, je ne me souviens plus très bien comment, une « history of my life » de JPD, écrite à partir de 1928. En d'autres termes, ses mémoires. Je la résume pour nos lecteurs américains ici.  Elle est dans une langue invraisemblable et je ne suis pas certain d'avoir tout compris. C'est, au passage une indication de ce qu'à la fin de sa vie, il n'était pas encore capable d'écrire correctement la langue de sa nouvelle patrie. Or, il fut parlementaire de l'Oklahoma.
    Il signale qu'il est né le premier jour de juillet 1846 à 8 heures du matin et qu'il est le frère d'une Louise Mouriquand, née un 31 juillet. Au début, ses parents, Jean-Pierre et Louise,  vivaient dans la ferme de ses grands-parents. On parlait patois au village mais bon français à l'école. On le surnommait Candou. En 1852, sa famille emménage dans une ferme dont je comprends qu'elle se situerait à moins d'un kilomètre de Beaufort en direction de Crest, mais assez curieusement sur la partie de la colline  la plus raide. Je ne vois pas bien aujourd'hui ou peut se trouver. La famille  avait 40 à 50 moutons et trois à cinq chèvres. Son père avait négocié avec le maître d'école pour qu'il parte plus tôt le soir et qu'il arrive plus tard le matin pour s'occuper des moutons et des chèvres. 

     

    À propos de du soulèvement de 1851 contre le coup d'état de Napoléon III, présenté comme étant en 1852, son père fait partie des conjurés locaux. Il indique qu'un certain jour, son père, Jean-Pierre, a du se retrouver à quatre heures du matin avec d'autres membres de comités qui se trouvaient dans chaque commune, l'objectif étant de rencontrer des officiels de chaque localité et de s'y faire connaître. (NDJM: Ce que l'on peut savoir par ailleurs suggère que ces paysans croyaient que le pays entier allait se soulever  et qu'ils ne faisaient que rejoindre un flot de protestataires. Hélas...) Ainsi, le rassemblement eût lieu à l'aube pas encore blanchissante. JPD, ce moment-là, a six ans: il se souvient du départ de la colonne armée avec tous ce qu'elle pouvait trouver, hache, fusil.... Il semble que la colonne ait rencontré en cours de route un capitaine et quatre hommes qui se trouvaient là pour les empêcher de passer et qui  les ont  conjurés,  en larmes, de rentrer à la maison mais ils continuèrent leur route . Finalement, l'importance des troupes loyalistes fera capoter le mouvement révolutionnaire.
    JPD  raconte l'anecdote connue de son père qui est repéré dans un champs, probablement du côté de Suze, en train de marcher. Une enquête est ouverte sur lui à l'occasion de laquelle  Monsieur Achard, le notaire de Beaufort, semble-t-il, lui a sauvé la mise alors que le maire de la localité lui voulait du mal. ( Il y a une confusion dans l'esprit de JPD: le notaire EST le maire) Le notaire fera comprendre à Jean-Pierre  qu'il a intérêt a se tenir à carreau mais celui-ci a des voisins, des amis qui se cachent  à la campagne de crainte d'une lointaine déportation et et qui ont besoin de secours. Le père de JPD ne peut les refuser.

    La grand-mère de JPD, peut-être Louise Lombard, venait parfois de nuit et trouvait  quelquefois à la ferme des hommes recherchés. Elle implorait son fils de ne pas continuer à s'exposer. Dans les années 1852-53, les soldats étaient, semble-t-il, à Beaufort (à demeure?) .

    Les mémoires de Jean Pierre Diogène MouriquandEn 1858,  son père commença à se préparer a émigrer aux États-Unis. Tout le monde, dans le village, avait bien compris que ce départ aurait lieu. Le père avait liquidé ses affaires. Le maître d'école  conseilla à JPD d'apprendre tout ce qu'il pourrait qui puisse faciliter son arrivée aux États-Unis.

    Ils sont partis en décembre 1858 avec sa mère Louise et sa sœur Louise également. Ils  allèrent en  diligence jusqu'à  Valence, puis ils prirent un train vers Lyon, puis Paris où il s'arrêtèrent deux ou trois jours. Là, son père régla le passage jusqu'à Joliet dans l'Illinois (ce qui, par parenthèse, montre qu'il avait beaucoup préparé son affaire car Joliet non loin de Chicago devait, alors, être une petite ville. Elle ne compte aujourd'hui que 150 000 habitants. On peut supposer qu'il avait un contact précis sur place. De façon amusante, il est plaisant de voir que l'autre famille américaine à laquelle nous sommes rattachés et qui n'a aucun lien avec celle-ci, a une branche qui a été domiciliée à Joliet dans l'Illinois.)

     

    Puis, ces Mouriquand allèrent en train au Havre et passèrent la nuit de Noël dans cette ville. Ils montèrent, si j'en crois les archives de Ellis Island, lieu d'arrivée usuel des immigrants, à bord d'un bateau américain nommé le Geo Hurlbut  qui arrive à Ellis Island le  2 février 1859 . A son bord, se trouvaient 150 à 200 passagers émigrants pour les États-Unis parmi lesquels beaucoup furent malade pendant la traversée.Il y avait de quoi: dans la nuit du 19 janvier 1859, une tempête terrible menaça le bateau; les vagues étaient plus hautes que les mâts. 

    À leur arrivée, ces Mouriquand restent deux ou trois jours à New York pour que son père puisse régler quelques affaires et récupérer les bagages. Et Jean-Pierre Mouriquand achète  pour l'occasion une grammaire française et anglaise à l'intention de ses enfants.

    Ils se dirigent, par la suite, vers Philadelphie, puis vers Chicago où un personnage, se faisant passer pour Français, a failli leur voler leurs bagages. (Le texte est si désastreux que je n'ai pas compris s'il l'avait vraiment fait) .

     

    À peine arrivé à la destination définitive,  son père loue deux chambres et  met tout aussitôt les enfants  à l'école locale. JPD écrit qu'il avait étudié la fameuse grammaire française-anglaise que son père lui avait acheté à New York et il semble très fier de sa progression en anglais dont ses mémoires ne gardent aucune trace. Ils finissent par se rendre, en mai1860 à Kansas City où son père achète un joug pour des boeufs,  une carriole et entame la traversée du Kansas pour trouver un endroit où s'installer. Le Kansas, écrit-il, était à ce moment-là, un  simple territoire (et non pas un état) et ils firent le voyage à travers des territoires peuplés de tribus indiennes. Ils finirent  par trouver un terrain, dans la partie sud de Coffey County ( qui est encore tout petit puisqu'aujourd'hui, il compte 8000 habitants. Il est intéressant de noter que ce comté a été fondé cinq ans avant, donc on peut penser qu'il y avait l'espoir d'opportunités toutes nouvelles. Cette terre lui fut vendue pour 1,25 $ l'acre apparemment par les autorités américaines. En d'autres termes, il n'y avait pas de propriétaire, c'était clairement  un territoire à coloniser. )

    Malheureusement, l'année 1860 a été très sèche donc il n'était pas question de faire des plantations. Sa mère, Louise,  faisait de la lessive pour des fermiers alentour et JPD,  lui, va faire des moissons chez un dénommé Vandever.

    La sécheresse était telle que beaucoup de colons s'en allèrent, mais, heureusement, la famille s'était creusé un puit avec, écrit-il, « de la bonne eau » qu'il allait chercher en prenant des coups de soleil. La famille dut avec d'autres, recourir à des distributions maigres de vivres par un comité charitable (si je comprends bien).

    Et voici la guerre de Sécession racontée par lui: Le Kansas (où il se trouvait) avait été reconnu comme état américain en1861. Le 4 mars, le président Abraham Lincoln avait fait un grand discours  disant qu'il était garant de l'unité de la nation. Il avait proposé des compromis aux États esclavagistes du sud « mais rien ne pouvait arrêter les conspirateurs de diviser la nation ».

     

    Les mémoires de Jean Pierre Diogène MouriquandLe président Abraham Lincoln publia  une proclamation soulevant  75 000 hommes de troupe. L'excitation   au printemps 1861 s'accroît de jour en jour. Des milices étaient organisées et des volontaires intégrés à l'armée américaine. Des guerilleros vinrent du Missouri (voisin) à Humboldt, à environ 26 miles de la ferme familiale. Ils prirent la ville et s'emparèrent de tout ce qu'ils voulaient, en particulier une quantité considérable de whisky et ils finirent ivres. Ceci amena les habitants de la petite région de Leroy,  où  la famille se trouvait,  à constituer une milice. Une investigation élémentaire m'a montré qu'en effet, nos malheureux Mouriquand s'étaient implantés dans une zone de contact entre les troupes confédérées du sud et celles du nord et qu'ils se trouvaient donc dans un point chaud.

    A la fin de l'année 1861, une compagnie fut levée;  « j'ai essayé d'entrer dans l'armée mais ma mère refusa de donner son consentement ». Cependant, quelques semaines plus tard, des efforts de recrutement furent entrepris et, cette fois, il put aller sous les drapeaux.

    Il se présenta donc à  Fort Leavenworth (qui est, toujours aujourd'hui, une garnison militaire). Lorsque l'officier de recrutement, le lieutenant Robinet, le regarda et lui demanda à son âge, il répondit la vérité:15 ans passés. Le lieutenant répondit: « alors, vous n'êtes pas assez vieux ». Il essaya de se faire engager dans un autre régiment. Il expliquait à ses camarades que « si  je disais j'avais été refusé parce que j'étais trop jeune, ma mère pourrait ne plus jamais accepter que je m'enrôle. » Quelques jours plus tard, il se retrouve dans l'autre régiment,  en présence du fameux lieutenant Robinet. « Il me regarda et demanda si je n'étais pas déjà venu. Je ne pouvais pas lui mentir. Alors il me dit de partir et que si je revenais il me mettait en état d'arrestation ».

    Ca n'empêche pas qu'il fut finalement enrôlé: ses mémoires sont remplies d'un récit éternel et incompréhensible de « sa » guerre, d'où il ressort qu'il participa à des batailles significatives et que  la typhoïde l'atteignit très gravement. Il est limpide que cette guerre fut le grand moment de sa vie. Sur cent pages  de mémoires, au moins quarante lui sont consacrées, toutes très difficilement lisibles.

    On lit dans ce texte d'assez touchants développements concernant l'élection présidentielle qui montrent combien ces hommes voulaient s'intégrer aux États-Unis. En 1864, eût lieu la deuxième élection présidentielle consacrant Abraham Lincoln. L'élection cette année là,  écrit-il, était le 8 novembre. « Le General Mac Leland était le candidat démocrate. Mon père (ici en photo à droite) lisait  un hebdomadaire en français publié à New York.  Il était pour Mc Leland.  Nous discutâmes sérieusement de l'affaire et je dis à mon père que Mc Leland  était bien considéré parmi les soldats de l'armée du Potomac mais qu'il était en très mauvaise compagnie et qu'il adoptait un programme selon lequel il fallait demander une paix immédiate ce qui, selon moi, aurait divisé la nation en deux et aurait été destructeur. Mon père me dit alors: «  je crois que tu as raison, je voterai pour Abraham Lincoln ». Aux élections sénatoriales, le même jour, il y avait deux candidats: Sidney Clarke pour les républicains et Albert Lee qui était son opposant conservateur.  « Je connaissais Albert Lee pour l'avoir rencontré pendant la guerre. Par conséquent, je rayais le nom de Sidney Clark et j'écrivis celui d'Albert Lee qui avait été colonel du septième de cavalerie du Kansas et un bon. Il avait été promu brigadier général. J'établis les deux bulletins de vote exactement identiques et j'en donnais un à mon père ». Ceci signifie sans doute que son père n'est pas capable de lire l'anglais et c'est donc son fils qui prépare les bulletins. Par la suite, il redevient soldat jusqu'au 29 septembre 1865. 

     

    Il décide de s'installer sur un terrain que les Indiens Osage avaient  vendu aux  États-Unis. C'est là que, en 1866, il ce maria, le 8 novembre, «  avec une fille du Tennesee » comme  il l'écrit, oubliant de citer son nom. Il s'agit de Samantha Buck.

    Il ajoute:  « Je dois écrire aujourd'hui que nous sommes toujours ensemble et que nous ne nous sommes jamais combattu bien que nous ayons différé dans nos opinions et que nous avons eu dans cet intervalle neuf enfants trois d'entre-eux étant mort en bas-âge ». 

    Il explique qu'il n'est pas resté très longtemps sur les terres qu'il avait initialement choisies car, en 1870,  «  il y eut une grande excitation parce que des terres nouvelles devaient être ouvertes à l'installation sur d'anciens territoires indiens ». Il finit, après bien des péripéties, à se retrouver dans le comté d'Howard. Pendant quelques temps,  il va abandonner sa ferme au profit d'un magasin mais ça n'a pas longtemps  marché et, en 1875, à nouveau, il quitte le commerce pour une ferme. Il signale qu'il a été reçu dans la maçonnerie le 29 août 1874 et ça revient à différents passages de ses écrits.

    En 1878, il est nommé greffier car il était délégué à la convention d'un parti qui a disparu aujourd'hui et qui s'appelait le Greenback party. Il faut rappeler que c'était des fonctions électives. C'est alors, finalement, qu' il s'installe à Homestead où, outre son commerce, il fait pousser du blé et vend du bétail. C'est cette fameuse maison, sauf erreur de ma part, dont nous possédons une photo. 

    Les mémoires de Jean Pierre Diogène MouriquandAvec un voisin, il  signe une pétition pour que il y ait un bureau de poste et il fut appointé « président du bureau » de Homestead le 23 février 1893 . Par la suite, il nomma sa fille, Nora, comme assistante puisqu'il était toujours très occupé par sa ferme et c'est elle qui tenait à la fois le le magasin et la poste. (Il est le personnage peu visible sur la photo de gauche). La région n'était pas sûre. Des hors la loi traînaient dans les environs.  En 1894, sur les conseils d'un lointain voisin qui, comme lui avait été membre du septième régiment de cavalerie du Kansas fut créée,  l'association contre les voleurs de chevaux. La région est alors écumée par des hors-la-loi et on comprends des mémoires de JPD qu'il fait partie d'un petit groupe qui tente de maintenir l'ordre. Un jour, un homme de passage, probablement ivre, était entré en querelle avec des « negros » (écrit JPD) . L'un des deux hommes vint à Homesstead acheter un fusil, furieux qu'il était après l'accrochage. L'ivrogne fut tué et la justice émit un ordre d'arrestation. JPD partit alors à la recherche du coupable dans une localité ou vivaient d'autres noirs. Il finit par arrêter un des hommes en cause qui prétendit n'avoir jamais été présent. JPD lui objecta que son histoire était fausse et qu'on l'avait vu quelques instants avant le meurtre. Il finit  alors par avouer. « Des voisins vinrent me prévenir qu'on se proposait de le lyncher.  J' ai dit à la foule que s'ils le faisaient le shérif serait responsable. Notre association était obéissante à la loi et que le lyncher serait se rendre coupable de meurtre. On déplaça le meurtrier dans une autre localité mais des foules s'y étaient rassemblées et finalement le prisonnier fut bel et bien lynché. »

    Un gang était très actif dont on  trouve facilement trace dans l'histoire des États-Unis qui est celui de Black et Yeager. Dans ses mémoires, JPD explique, dans une confusion totale, comment ses voisins furent menacés par ces deux hommes et que son propre fils tua Black, tandis que Yeager était blessé mais réussit à disparaître. Il va s'ensuivre une longue poursuite et à nouveau, le petit groupe autour de JPD réussit à retrouver dans un champ de blé Yeager et le blesse à nouveau. Cette fois, il est emmené au shérif. Il sera gardé en prison jusqu'à sa mort.Comme l'on sait par la suite le fils en question sera à son tour tué dans une confrontation semblable. JPD ajoute « je dois dire ici qu'à partir de ce moment-là ne plus fûmes plus jamais ennuyés par les hors-la-loi ».
    En octobre 1895, JPD est élu « comme représentant de trois ordres locaux » - je pense qu'il veut dire l'équivalent d'un canton regroupant trois communes dont il donne les noms. 

     

    En 1896, JDP est candidat pour le 24e district et la quatrième législature de l'Office des représentants en Oklahoma – c'est à dire représentant- à un moment où le pays est traversé par une question relative à la monnaie qui bouleverse l'opinion. Il semble bien que JPD soit donc candidat de ce Greenback party  dont je crois comprendre qu'il est sur une position assez populiste mais ça n'est pas clair. JPD fait vigoureusement campagne et est élu.

    Ainsi se terminent les mémoires de Jean-Pierre Diogène.

     

     


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  • L'élevage des cocons, en marge de l'activité paysanne (et parfois plus qu'en marge) a été déterminante pour toute une économie infiniment modeste. C'était un complément indispensable à des revenus agricoles faibles. Voici l'évolution de la population de quelques communes de notre région et quelques commentaires qu'elle appelle, sachant que l'apogée de la production du fil de soie est en 1853 et que le déclin après est constant. Dans les tableaux qui suivent, il faut tenir compte aussi des contrecoups du coup d'état de 1851 qui fait fuir ceux qui ont des ardeurs républicaines trop fortes.Tout d'abord Beaufort

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    L'an VIII pour notre calendrier correspond aux années 1799-1800. On notera que la rupture de la progression de population correspond certes plus ou moins à la proclamation de la III° République (1871), mais surtout à la seizième année que sévit la pébrine (la maladie du ver à soie). Or, lorsqu'on regarde ce que représente la production de cocons dans le revenu agricole de la commune en 1856, on constate que c'est 30%. C'est énorme pour une population qui visiblement n'est pas riche. La principale céréale est le froment, pas le blé. Il reste que ce tableau montre que Beaufort est à peine touché.

    Voici pour Blacons

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    1856, où on voit ici une inflexion, c'est vraiment le grand démarrage de l'épidémie de pébrine. Mais Blacons a la chance d'avoir une puissante industrie papetière qui sauve le coup. Au surplus, Blacons est placée sur un axe dynamique, donc on voit peu l'effet. Le drame absolu se voit nettement à Saillans où le recours aux revenus des cocons est, en part relative, beaucoup plus important.

    La démographie de la Gervanne et la crise de la soie

     

     

     

     

     

     

     

     

    On voit là que la commune a mis largement plus d'un siècle pour s'en remettre. Et bien sûr, la soie était oubliée depuis belle lurette.

    Pour mémoire Crest, mais qui n'est pas du tout concernée par cette problématique malgré, tout de même, au moment de la crise une perte de 130 habitants.

    La démographie de la Gervanne et la crise de la soie

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    En revanche, Allex haut lieu de la sériciculture est nettement touchée.

    La démographie de la Gervanne et la crise de la soie

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Livron est sur le coup très touchée mais réagit aussitôt. Elle a l'avantage d'être dans un contexte géographique bien plus favorable.

    La démographie de la Gervanne et la crise de la soie

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Loriol, l'autre grand lieu de production de cocons avec Livron a, là encore, les avantages de sa position géographique. Il n'empêche: elle encaisse le coup.

    La démographie de la Gervanne et la crise de la soie


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  • Angoisses écologiques en 1857Ce n'est pas d'aujourd'hui que circulent des idées vaguement millénaristes sur les temps qui seraient maudits. Dans un article du Courrier de la Drôme et de l'Ardèche de début 1857 (c'est à dire au début du grand coup de torchon sur l'élevage des vers à soie) on se plaint de la météo particulièrement rigoureuse: « il semble que les saisons se furent déplacées et que notre monde touchait à une fin prématurée. Ce n'est pas seulement les plantes qui ont eu à souffrir de cette perturbation atmosphérique, c'est aussi les animaux car beaucoup d'épizooties ont régné depuis 1849, sans parler de la maladie des vers à soie. C'est enfin les hommes eux-mêmes car depuis la même époque nous avons été visités deux fois par le choléra et constamment par des fièvre d'une nature inconnue et presque toujours mortelles. Il a été constaté même que sous l'influence pernicieuse de notre état atmosphérique des remèdes, des spécifiques (?) d'un succès autrefois assuré avaient perdu de leur efficacité. Nous tenons de médecins éclairés que la saignée si pratiquée il y a plusieurs années et si favorable à grand nombre de cures était devenue dangereuse depuis 1849.

     

    Évidemment il y avait une cause commune à tous ces accidents. Et nous inclinons volontiers à partager l'opinion des bons paysans qui ont toujours voulu et veulent encore que cette cause réside dans l'air. D'après eux, pour que l'année soit bonne aux hommes, aux animaux et aux fruits de la terre, il faut que le printemps soit doux, que l'été soit chaud, que l'automne soit calme et que l'hiver soit froid. Or l'hiver répond en ce moment à leur attente et voilà pourquoi ils sont joyeux. Il vous affirme avec une assurance imperturbable que cette année nous aurons du vin, que le blé sera abondant, que les vers à soie donneront le quintal de cocon à l'once, que la santé publique sera excellente, etc. Disons maintenant que des options sérieux, que des astronomes distingués ont reconnu aussi de leur côté que notre situation atmosphérique se modifie heureusement. Espérons donc qu'encore une fois le sentiment populaire aura prophétisé et que 1857 fera oublier les sept années de disette et de maladies que qu'il nous ont cruellement éprouvé".


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  • En août 1852, soit neuf mois après le coup d'État de Louis-Napoléon, qui a mobilisé contre lui une partie de la population locale en une insurrection, le conseil municipal de Beaufort délibère dans ces termes: "Le gouvernement paraît disposé à grossir le nombre de brigades de gendarmerie dans les lieux où le besoin de surveillance se fait le plus vivement sentir. Privée de tout moyen de répression, la vallée de la Gervanne avait déjà attiré l'attention de l'autorité supérieure. Il nous est donc permis d'espérer qu'une brigade de gendarmerie sera placée à Beaufort qui, par sa position topographique, son commerce, le nombre considérable de gens qui s'y réunissent le dimanche et les jours de fêtes pourrait, en quelque sorte, être considéré comme le chef-lieu des neuf communes qui composent cette vallée.

    Si on ajoute à ces considérations que Beaufort renferme deux dépositaires de la fortune publique, un notaire (NDLR: Le maire, Achard, lui-même) et un percepteur; si l'on se souvient que c'est du sein des populations circonvoisines qu'a pris naissance le mouvement insurrectionnel du 2 décembre dernier qui a éclaté à Beaufort, il semble qu'il n'est plus permis de douter que notre commune devienne un lieu de résidence d'une gendarmerie."

    Il n'est pas tout à fait exact de soutenir que le soulèvement est parti des communes alentour de Beaufort. Il y eût des Beaufortois parmi les protestataires, mais évidemment, la demande étant alors faite au préfet  Joseph-Antoine Ferlay, connu pour sa poigne de fer, le conseil municipal avait intérêt à faire profil bas. Pour l'amusement du lecteur, signalons que Ferlay avait été maire de Valence, ce qui, aujourd'hui, interdirait que l'on devienne préfet, du moins dans le même département. 

    Il est à noter, par ailleurs, que tout au long du XIX° siècle la commune va contribuer aux effectifs de gardes nationaux, payant une partie de leurs coûts. Mais on ne sait trop s'ils étaient sur place - c'est peu probable.


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  • Le 15 septembre 1855, un nouveau conseil municipal est appelé à siéger. En voici la composition:

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Cette liste suggère quelques remarques: la quasi totalité des personnes ici citées avaient encore des descendants dans la commune il y a peu et la plupart en ont encore. Certains patronymes ont pu disparaître mais des branches latérales ont subsisté jusqu'à nos jours, ce qui montre l'incroyable permanence des populations.

    Les résultats du scrutin montrent bien d'une part qu'il existe alors toujours une limitation du droit de vote par le sexe et par la fortune. En effet, à ce moment là, Beaufort compte 448 habitants, à supposer qu'il y en ait une centaine qui soit au dessous de l'âge à partir duquel on pouvait voter, ça nous donnerait un corps électoral de l'ordre de 300 à 320 personnes et il serait bien étonnant que les résultats aient alors été aussi médiocres pour tous. Une explication est beaucoup plus vraisemblable: les femmes et, probablement certains indigents, ne peuvent voter. On retombe alors à un corps électoral de l'ordre de 150 personnes et on comprend mieux les résultats.

    Il ne faut pas se tromper sur l'intitulé de "propriétaire", même si cela sous entend que la personne concernée est en mesure de payer l'impôt minimum - le cens- autorisant à se présenter. Il faut signaler que beaucoup de délibérations font état d'une somme plus importante demandée aux contribuables les plus aisées. Ainsi par exemple lorsqu'il s'agit de payer son du à l'instituteur (sachant qu'il existe un instituteur public ("qui n'a que des indigents", dit le conseil) et un instituteur privé. En voici une preuve qui date de 1851.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Il n'est pas très facile de comprendre si les contribuables les plus aisés ici cités sont des membres du conseil ou s'ils font plus généralement partie de la population (hypothèse la plus vraisemblable). On nous pardonnera une petite note familiale, le Jean-Pierre Mouriquand que l'on voit ici comme membre du conseil (à notre connaissance éleveur de moutons) est le même évoqué ici qui devra s'enfuir par crainte de poursuites des autorité napoléoniennes.

    Lors de l'installation du nouveau conseil, le maire rappelle aux élus qu'ils doivent prêter le serment suivant: "Je jure obéissance à la constitution et fidélité à l'Empereur." Il est juste de préciser que lorsque la France avait seulement un président, on lui jurait aussi fidélité, de même, avant cela aux rois. Par ailleurs, les élus sont alors désignés, de façon pour nous surprenantes comme "fonctionnaires". Et le maire de préciser que "le refus ou le défaut de serment sera considéré comme une démission", que "le serment ne pourra être prêté que dans les termes" que l'on vient de voir et que "toute addition, modification, restriction ou réserve sera considérée comme un refus de serment et produira le même effet."

    Bref, Napoléon III tenait bien son monde et on ne rigolait pas. Sauf que la petite anecdote que nous avons rapportée concernant le dénommé Jean-Claude Mouriquand, républicain notoire et recevant même la nuit des proscrits à son domicile, montre que l'on ne craignait pas de jouer double-jeu. Et ce serment ne ralentissait pas ardeurs républicaines.


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  • Règlement de comptes sur fond de cureLes archives de Beaufort-sur-Gervanne pour le XIX° siècle, comportent de nombreuses pages consacrées en particulier à la destination de l'ancienne cure. Il est juste de dire qu'une bonne partie de leur intérêt tient à ce qu'elles sont, par moment, des modèles de polémique. Il faut se remettre dans le contexte. L'affaire éclate en 1856, soit cinq ans après le coup d'état de Louis-Napoléon devenu Napoléon III en fait un an plus tard (1852). Depuis 1820, environ, l'église catholique qui a été malmenée par la révolution est en pleine phase de reconquête ce qui se traduit, entre autres, par une grande campagne de reconstruction d'église. Voici par exemple (à gauche) Aouste avant la reconstruction de son église, puis après (ci-dessous) autour de 1873.

    Au passage, la nouvelle église est du même cabinet d'architectes que la basilique de Fourvière de Lyon, c'est à dire à mes yeux aussi désastreuse.

    Règlement de comptes sur fond de cureIl se trouve que Beaufort est protestante à un degré rare puisque vers 1830 un maire peut écrire que 19 habitants sur 20 le sont et, au moment où éclate l'affaire , son lointain successeur parle de 80% de protestants.

    Le coup d'état a établi un empire qui s'appuie assez largement sur l'église à moins que ce ne soit l'inverse car, en réalité, Napoléon III s'intéresse infiniment peu aux questions religieuses à la notable différence de son épouse, l'Impératrice Eugénie. Mais c'est bien plutôt la fraction conquérante de l'église catholique qui trouve l'occasion trop belle pour ne pas partir en campagne dans des fiefs protestants. Beaufort en est un. 

    Or, il s'y trouve que l'ancienne cure - du moins, le lieu qui hébergeait les curés et qui, comme tel, avait pris par usage le nom de cure (on verra que la subtilité a son importance)- héberge des années durant le pasteur protestant.Évidemment, ça apparaît à la fabrique (en quelque sorte le conseil d'administration de la paroisse catholique) comme insupportable et elle intervient auprès du sous-préfet pour obtenir la restitution du bien. Je ne sais pas si le maire d'alors, Adolphe Achard, est protestant (sans doute), mais il entre dans une fureur noire. On le voit au nombre de pages qui sont consacrées dans les comptes rendus du conseil municipal à l'affaire, jusqu'à une trentaine de pages, alors que d'habitude c'est une page ou un peu plus. Et, pas de pot pour les assaillants, Adolphe Achard est notaire donc il connaît le droit jusqu'au bout des doigts.

    Le voici qui, par exemple, écrit que "du 15 février 1853 au 15 avril 1854 un homme en soutane parcourait les communes des alentours et cherchait avec précaution et mystère des personnes sachant signer dont la complaisance allait servir ses desseins". De quoi s'agit-il? D'obtenir des déclarations de personnes déclarant que la cure était bel et bien bien d'église avant la révolution. Or, la thèse de la municipalité est l'inverse: "oui, certes, la commune a longuement hébergé des curés avant la révolution, oui, certes, l'usage a fini par faire désigner le lieu concerné sous le nom de cure, mais c'était dans un bien communal". En vérité, l'offensive vient de loin car, dès 1827, un lointain prédécesseur du maire Achard, probablement confronté lui aussi à semblable revendication fait une enquête qui aboutit à établir qu'il s'agit bien d'un bien communal. Fort malencontreusement, "l'homme en soutane" obtient bien des attestations, mais dont la plupart sont de personnes qui n'étaient pas nées lors de la révolution. Par ailleurs, le notaire sait bien que l'usage ne vaut pas la propriété et fait perfidement observer que les curés installés postérieurement à la révolution dans la commune ont été, sans faire d'histoire, se loger ailleurs. Il réclame sans cesse un titre de propriété qu'on ne peut lui produire. Il faudrait citer plusieurs pages remarquablement enlevées de courroux. Il faut dire qu'il y avait de quoi: le curé Sarrazin qui était à la manoeuvre se moquait ouvertement du pasteur Cassinard qu'il appelait "Quasi-Ignare", ce qui manque de charité chrétienne. Une de ses paroissiennes, Melle Truc, obèse de son état, devenait pour lui La Truie. Ambiance.

    Il semble pourtant qu'on ait contraint la commune à acheter une maison (non pas celle du pasteur mais une autre). Mais la victoire fut de courte durée. Car, une fois l'Empereur tombé, la commune se considérant comme bien trop sollicitée pour contribuer aux finances de la fabrique, se mit à y regarder de très près dans ses comptes et affirma bientôt qu'elle était si mal gérée que toutes les finances de la commune finiraient par y passer, laissant en définitive un tableau assez déplaisant de la manière dont les catholiques administraient leurs biens. La vengeance est un plat qui se mange froid.

     

     


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  • Extrait des arrêtés du maire de Beaufort sur Gervanne en 1925 portant création d'une prime de maternité. Après tant de morts...

    Suite à la saignée de 14-18


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  • Extrait des arrêtés du maire de Beaufort sur Gervanne

     


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  • Né à Beaufort, mort dans l'OklahomaOn voudra bien me pardonner de commencer ce blog par des archives qui m'appartiennent en propre. Le 4 décembre 1851, Louis-Napoléon Bonaparte, neveu de qui-vous-savez et, alors, président de la république, fait un coup d’état pour devenir empereur. L’affaire, pour ce qui concerne la Drôme, est très documentée. Un soulèvement s’ensuit. Et il se trouve que notre famille est du camp républicain. Donc, elle rejoint, dans des circonstances assez connues, les insurgés qui se lèvent un peu partout dans la région contre l’opération. Il est probablement inutile de dire que les malheureux seront hachés menu par les troupes napoléoniennes. La ville de Crest possède toujours aujourd’hui une statue de l’insurgé, en souvenir des batailles qui valurent aux meneurs la déportation.

    Beaucoup, dont Jean-Pierre Mouriquand, devront s’enfuir. Lui a hébergé des républicains dans sa ferme. «De ma maison, écrira plus tard son fils, nous pouvions voir toute la colonne» (de révoltés qui était partie le 6 décembre 1851, des hauteurs de la Gervanne). «J’avais six ans et je m’en souviens jusqu’à présent. Les hommes étaient armés avec ce qu’ils pouvaient.» Dans les mois qui suivirent des escouades ratissèrent les campagnes à la recherche de sympathisants révolutionnaires. «Comme il marchait dans un champ (Jean-Pierre Mouriquand) vit une escouade, se cacha dans l’herbe, mais il fut repéré parce qu’il portait une chemise blanche». Il est arrêté, relâché, mais définitivement suspect, il part aux États-Unis emmenant notamment son fils Jean-Pierre-Diogène (ici JPD) , né en 1847. Nous savons seulement que Jean-Pierre meurt en 1880.

    Jean-Pierre-Diogène, arriva aux États-Unis en 1858, à l’âge de 12 ans. Il s’enrôle dans l'armée du Nord, lors de la guerre de Sécession et participe à tous les combats, la guerre ayant eu lieu de 1861 à 1865. Il semble qu'il ait menti sur son âge pour se faire enrôler. (Il paraît qu'il existe même aux États-Unis une association des Mouriquand ayant servi dans l'armée américaine...).

    Il se marie avec Samantha Jane Buck, originaire du Tennessee. Elle avait perdu sa mère à l'âge de huit ans. Il l’avait rencontrée à Neocho, dans le Missouri, où elle s'était installée avec ses deux frères.

    Né à Beaufort, mort dans l'OklahomaIls se rendirent d'abord dans l'Oklahoma, puis à Sedan (aujourd'hui 1200 habitants), dans le Kansas, que JPD contribua à construire. Puis, ils partirent pour Homestead (actuellement dans le comté de Blaine de l'Etat de l'Oklahoma -l'actuel comté reste tout petit puisqu'il ne compte pas 12 000 habitants, autrement dit c'est de l'ordre de grandeur de la région de Crest...). Il est forgeron, croque- mort, surtout patron du “general store”, c'est-à-dire le magasin où l'on trouve de tout dans le petit village. Son magasin sert aussi de poste locale. Il était, au surplus, pharmacien comme sa fille Sarah qui tenait la pharmacie. Samantha et Jean-Pierre-Diogène ont eu un nombre considérable d’enfants: Marie-Alice, Sarah Razelta, Martha Rebeka, Albert Labon Lee, Edwin Burt, Noral Ellen, Mark Moore, Elon Diogène et Stephen Arch. A cela s’ajoute peut-être un fils adoptif dont la mère avait été abandonnée lors d'une attaque de chariots par les Indiens et élevée par une vieille Indienne. Jean-Pierre Diogène va devenir sénateur des territoires de l'Oklahoma. Le «Daily Oklahoma State Capital», le cite dans son compte-rendu des débats parlementaires du mardi 16 février 1897. Il s’oppose, semble-t-il, au régime favorable qu’on est en train de consentir à une institution religieuse d’enseignement.

    Horreur, «L’Oklahoma Leader» du 16 décembre de la même année nous apprend que l’excellent parlementaire s’est fait casser la figure pour avoir apporté son témoignage dans un procès... Ce qui prouve que la moralité se perd depuis bien avant mai 68. Il était lui-même prédicateur baptiste. Malgré ce titre, il s’oppose, nous dit le «Guthrie Daily Leader» du 2 février 1897, à ce qu’on exempte les ministres du culte d’impôt considérant que Jésus, seul exemple pour les hommes du culte, n’avait jamais demandé qu’on fit d’exception en leur faveur... Ce personnage décidément peu ordinaire était enfin membre de la franc-maçonnerie de rite écossais – ce qui aux Etats-Unis est d'une parfaite banalité.

    Jean-Pierre-Diogène fut aussi un farouche prohibitionniste, c’est-à-dire opposé à la vente d’alcool dans les lieux publics. Il fut enfin...président de l’association de lutte contre le vol des chevaux de son état à partir de 1899.

    Né à Beaufort, mort dans l'OklahomaJPD meurt à 93 ans, en 1935. (Il est sur la photo de gauche l'homme à la puissante moustache). Un de ses fils, Mark, devenu US Marshall, fut tué par un hors-la-loi, quelques temps après avoir lui-même tué un des membres du célébrissime gang Black and Yeager que l'on trouve dans toutes les bonnes chroniques de l'histoire de l'Oklahoma. Un savant travail d'un dénommé Robert O.Fay, datant de 1959, nous incite à ne pas croire à toute les histoires de trésors cachés des membres du gang. Nous, ça nous plairait bien. On peine à le croire et pourtant c'est dans ce même endroit et à la même époque que sévirent... les Dalton. Ca ne s'invente pas

    J’ai retrouvé dans mes archives une lettre. Elle est - elle- d’une écriture magnifique et d’une langue parfaite et elle est précisément de Léa Vignon depuis Beaufort. Elle dicte - car elle ne parvient plus à écrire et c’est un Buffardel qui tient la plume: « J’ai encore, présent à la mémoire le moment de votre départ en 1858. Votre dernière maison n’a plus jamais été habitée et ses ruines après un incendie sont pour moi un souvenir de votre famille.»



     

     


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mouriquand sur