• INTÉGRALE.-L'émérite accordéoniste de Saoû fait actuellement une tournée pour rendre hommage à l'immense Astor Piazzolla, le roi du tango. Il s'en explique ici.


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  • INTÉGRALE.- Issu d'une vieille famille beaufortoise dont les origines sont à Plan-de-Baix, Jean-Pierre Buffardel incarne une génération de descendants d'agriculteurs qui ne parvenaient plus à vivre pleinement de leur ferme. Il fallait donc trouver des revenus ailleurs et c'est à la poste que, pour sa part, Jean-Pierre Buffardel a trouvé les siens. Quel meilleur observateur qu'un postier? Surtout que Jean-Pierre Buffardel a certes connu les petites camionnettes jaunes mais il a, avant cela, connu les mobylettes, les vélos... et la marche à pied. Et cela qu'il pleuve, qu'il neige ou qu'il vente...


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  • INTÉGRALE.- Le Beaufortois Yves Gory a conduit avec son frère et après son père, une entreprise du bâtiment très connue dans la région. Il a une bonne mémoire de ce qu'étaient les habitudes des gens dans la région, se souvient de la guerre dont il a vécu le terrible bombardement. Il apporte un éclairage bienvenu sur les cinquante dernières années de la vie de la région, avec un excellent sens de l'observation et de l'anecdote.


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  • INTÉGRALE.-Version intégrale en un seul morceau de l'entretien accordé par M. René Saussac, ancien maire de Beaufort-sur-Gervanne avec la description du Beaufort d'avant guerre, la résistance, Beaufort sans eau, la venue de Fabius, alors Premier ministre, etc. (Plus bas dans cette page cet entretien sectionné en deux).


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  • INTÉGRALE.-Mme. Argoud, veuve d'un maçon bien connu de Beaufort-sur-Gervanne est une des mémoires du pays. Dans ce premier entretien, elle évoque, les transports à la fin des années trente, l'eau, le travail des terres, l'abondance des commerces. Elle ouvre ici une série de vidéos que nous mettrons en ligne à mesure qu'elles seront tournées sur l'histoire de la vallée. Naturellement ces premières vidéos présentent des défauts techniques, liées notamment à la modestie de notre matériel de départ qui est en train de s'améliorer. Nous présentons pour cela nos excuses.


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  • Les poilus de la Gervanne en expositionLors des journées européennes du Patrimoine les 19 et 20 septembre 2015, les « Cousins de la Gervanne »* organisent à la salle d’animation de Beaufort sur Gervanne une exposition concernant les mémoires familiales et villageoises de la grande guerre et la généalogie dans la Gervanne intitulée :

    « Patrimoine familial en Vallée de Gervanne.»

    Cette exposition comprendra :

    - un affichage de fiches individuelles de tous les « poilus » de la Vallée morts pendant et à la suite de la guerre de 14-18 (140 militaires ).

    Ces fiches indiqueront pour chacun d’entre eux : son métier, ses dates et lieux de naissance et de décès, les noms et prénoms de ses parents, éventuellement de son épouse et de ses enfants, son matricule militaire, son grade et le régiment auquel il appartenait et éventuellement le jugement lui accordant la reconnaissance de « Mort pour la France » et le lieu de son inhumation (quand il est connu)

    -un affichage de la généalogie ascendante sur 5 générations pour la plupart d’entre eux  

    -un affichage d’un tableau et d’une carte indiquant les lieux de décès ou d’inhumation de chacun d’entre eux ;

    -Les documents de recherche, ayant permis de créer ces fiches, pourront éventuellement être consultés et les « cousins de la Gervanne » présents pourront expliquer les processus de recherche.

    -En dehors de la guerre de 14/18 des arbres généalogiques d’habitants de la vallée ou non seront affichés. Divers documents de recherche généalogiques ou familiaux concernant la vallée seront consultables ou visibles.

    -un atelier pour aider à débuter une recherche généalogique, notamment avec l’aide d’internet.

    La généalogie de chacun est un « patrimoine familial » que l’on peut mieux connaitre grâce aux techniques du 21ème siècle : archives numérisées, logiciels performants, sites généalogiques…..

    Qui sont « les cousins de la Gervanne ? 

    En 2012 Au Point Public de Beaufort-sur-Gervanne avait été créée une activité généalogique nommée « Rendez-vous des cousins de la Gervanne », (échanges de pratiques généalogiques, aide au démarrage de recherches et rencontres de cousins proches ou lointains….)

    En juillet 2014 suite à la dissolution de l’association du Point Public les participants à cette activité rejoignaient le Club Intergénérations de la vallée de la Gervanne et créaient une section de généalogie « les cousins de la Gervanne » qui se réunit au moins une fois par mois, le 4ème vendredi du mois, à la salle de la mairie de Beaufort. 

    Les poilus de la Gervanne en expositionEn 2014 « les cousins de la Gervanne » ont décidé d’entreprendre une recherche sur les « poilus » de la vallée dont les noms figuraient sur les différents monuments aux morts. Le but était de retrouver leurs identités, leurs parcours militaires, et leurs ancêtres dans la vallée ou ailleurs . Les « cousins de la Gervanne se sont réparti le travail sur les différents villages.

    Suite à ces premiers travaux des expositions ont pu être organisées en 2014 et 2015 à Mirabel et Blacons, à Suze, à Plan de Baix, à Omblèze concernant uniquement les poilus de chaque village. Depuis, le travail a été complété pour Beaufort, Gigors et Lozeron, Eygluy-Escoulin , Montclar et Véronne. Huit personnes sont inscrites aux « cousins de la Gervanne » en 2015.

    C’est leur travail sur tous les « poilus » de la vallée qui sera exposé les 19 et 20 Septembre de 10h à 18h à la salle d’animation de Beaufort.

    NOTA: Les photos qui illustrent cette annonce des "cousins de la Gervanne" proviennent du fonds photographique en haut du club d'histoire de Puy Saint Martin et, en bas, du photographe crestois Maurice Conrad, lui-même mobilisé.


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  • Rapport de Balthazard Souvion,

    juge de paix du canton de Saillans, issu d'une grande famille saillansonne, membre de la société d'agriculture de la Drôme, en 1857.

    Un rapport de Balthazard Souvint sur la crise de la soie

    "La récolte des vers à soie est la plus grande richesse des pays méridionaux de la France et bien des pays du Nord et de l'Ouest s'occupent activement de la culture du mûrier. On s'en occupe également dans les pays étrangers et des graines venues de la Suisse, même de Prusse très froide en comparaison de la France, ont toutes à peu près réussi.

    Depuis plusieurs années, une maladie s'est emparée du ver à soie dans les pays méridionaux et paralyse presque entièrement cette production. Cette maladie s'est introduite en France et en Italie depuis 1852 et a exercé ses ravages principalement en 1855, 1856 et 1857 et a anéanti en quelque sorte le produit de ce précieux insecte. Cette maladie nous est venu sans doute de l'Afrique ou de l'Espagne où elle règne depuis 10 ans.

    Le ver est atteint de la maladie; elle se maintient dans la métamorphose de la chrysalide en papillon et ce dernier la communique à la graine en altérant les organes du papillon, mâle et femelle, et lui ôte les facultés nécessaires à la pondération (?) de la graine qui n'est pas convenablement fécondée. Il suit de là que la graine produites par les vers atteints de la maladie ne produit que des vers d'une faible constitution qui périssent quelquefois à leur naissance ou restent faibles et délicats, ne mangent pas et demeurent ainsi faibles de constitution,végètent sans acquérir de la force pour faire de bons cocons.

    On pourrait citer à l'appui de ce que je dis ci-dessus une infinité de graines qui n'ont produit que de petits vers appelés vulgairement arpins. Ainsi, en 1856 et 1857, beaucoup de personnes ont essayé de faire de la graine avec des cocons très bien réussis dans les pays de plaine; ils en ont même fait dans les pays de plaines avec des cocons des montagnes espérant ainsi être préservée de la contagion. Les vers n'ont produit que très peu de graines mal fécondées et lorsqu'on la mise à l'incubation, en 1856 et 1857, à cause de la cherté de la graine- et j'en ai fait moi-même la triste expérience en 1857 sur deux once de 25 g dont les vers n'ont jamais montré beaucoup de vigueur et ont fini par mourir à chaque mue, ne mangeant pas ils n'ont pas fait de cocons (phrase bancale) .
    Monsieur le maire d'Espenel (Canton de Saillans) qui, depuis plusieurs années, fait de la graine dans les pays montagneux m'a assuré qu'il a transporté des cocons de la récolte qu'il a fait grainer à Brettes, pays des montagnes du canton de la Motte Chalancon assez froid, pour les faire grainer à Espenel. Ces cocons ont autant produit de la graine à Espenel qu'à Brettes et les propriétaires d'Espenel auxquels il a vendu de cette graine ont très bien réussi. Le sieur Brun, maire d'Espenel, m'a dit qu'une année que sa récolte avait très bien réussi, il a pris 4 kg de cocon de sa récolte espérant qu'il pourrait en obtenir de la graine afin d'être dispensé d'aller en chercher dans les pays de montagne, mais ces 4 kg de cocons ne lui produisirent que 32 g de graines lesquelles furent atteintes de la maladie et ne produisirent point de cocon.

    Un rapport de 1856 sur la crise de la soieJe connais plusieurs personnes qui, en 1856, avaient acheté des cocons des montagnes pour faire grainer à Saillans (Drôme) . En 1856, elles n'ont obtenu qu'une faible récolte. Ces mêmes personne ce sont servies en 1857 de la graine faite dans les pays montagneux. De la même récolte dont elles s'étaient servies en 1856 et quoi que élevées dans des pays chauds, elles ont très bien réussi cette année. Ce cas ne s'est pas produit seulement Saillans mais il s'est aussi produit dans tous les pays de canton pour les particuliers qui ont été faire de la graine dans des endroit frais où la maladie n'avait pas encore pénétré.

    On reconnaît facilement si la maladie, appelée gatine en Italie, a envahi une chambrée, en ouvrant le cocon et partageant la chrysalide en travers: on trouve les ovaires ou germes noirâtres; si, au contraire, on les trouve verdâtres, on peut sans crainte les prendre pour graine.

    Les personnes qui vont dans les montagnes pour y chercher de la graine reconnaissent le maladie sur les vers : ainsi elles visitent les chambrées qu'elles sont dans l'intention d'acheter deux jours après la troisième mue; si elles voient que l'extrémité des pattes des vers, le museau, la queue sont noirâtres, l'insecte est atteint de la maladie et elles renoncent à faire l'achat. Si ces signes ne sont pas apparents à la sortie de la troisième et quatrième mue, on retient la chambrée pour faire de la graine pour l'année suivante. On a encore soin de voir les vers au moment de la montée pour s'assurer qu'ils sont vigoureux et s'ils font correctement leurs cocons. Ceux qui vont faire ses observations ne terminent leur marché que lorsqu'ils voient les cocons forts et qu'ils en ont coupé plusieurs pour examiner si la chrysalide n'est pas atteinte de la maladie ce qu'ils reconnaissent aux signes que j'ai indiqués plus haut. Nous avons dit que les vers à soie réussissent beaucoup mieux dans les pays montagneux à cause de l'air plus pur des montagnes. Que conclure de cette situation? C'est qu'il convient de ne pas trop chauffer les vers: une trop grande chaleur doit altérer les organes vitaux, abréger la vie de l'insecte et l'empêche ainsi de recueillir dans le corps la soie nécessaire pour faire de bons cocons.

    La température reconnue la plus convenable et celle de 20-21° à l'éclosion jusqu'à la première mue, 18-19° pour la seconde, mêmes températures à la troisième mue, mais plutôt de 16 à 18 degré, de 15 à 16 et même à 14 seulement à la quatrième mue et, à la montée, pendant la confection du cocon 18 et 19°.
    L'année 1857 a été tardive pour les vers à soie. Les froids, survenus du 15 au 30 avril, ont fait renvoyer l'éclosion des œufs par ce qu'on redoutait la gelée mais une chaleur des plus fortes ayant succédé tout à coup, les feuilles ont poussé avec une grande rapidité et la feuille arrivée si rapidement n'a pu être mangée par l'insecte, à cause de sa dureté. Les vers ne mangeant pas assez sont restés petits et n'ayant pas les forces nécessaires n'ont pu faire que peu de cocons. Aussi la plupart des éducateurs ont remarqué beaucoup de petits.
    Depuis dix ans, on s'apercevait en France que la graine dégénérait. On a eu recours aux graines d'Italie et, pendant quelques années, on a obtenu de bonnes récoltes mais, en 1855, la gatine a envahi la majeure partie des provinces italiennes et piémontaises et, depuis cette époque, on est presque forcé de renoncer aux graines de ces pays. Les sériciculteurs qui ont eu la précaution de faire faire de la graine dans les pays non encore atteint de la maladie, ont apporté des graines qui ont assez bien réussi. En 1856, Monsieur Poidebard associé de messieurs Noyer et Cohen de Lyon, en a fait faire à Bologne et à Florence 500 kg dont on se loue beaucoup en général. J'ai éprouvé moi-même la graine de Monsieur Poidebard qui a assez bien réussi. Monsieur Poidebard fera en 1857 beaucoup de graines pour la récolte de 1858 mais qui sait si la maladie n'aura pas atteint, en 1857, les provinces où il a fait faire sa graine l'année dernière. Par la confiance qu'il s'est acquise, il vendra beaucoup de graines pour la récolte prochaine mais si la gatine a sévi dans les pays d'où il la tire on éprouvera du mécompte.

    Monsieur Henrion Meynard et compagnie de Valréas a apporté beaucoup de graines d'Orient en 1856 . Cette graines a donné d'assez bons résultats. Il s'est acquis ainsi beaucoup de confiance dans la vente des graines de 1858. En habile sériciculteur, il a fait à grand frais une expérience pour reconnaître les meilleurs espèces qu'il convenait d'employer pour la récolte de 1858. Il a reconnu que les graines de cocons blancs de l'Archipel (?) était celles qui réussissaient le mieux. Il est certain qu'il s'en est procuré beaucoup de cette espèce pour l'année prochaine. Mais les fileurs ont reconnu que les cocons blancs ne fournissent pas autant de soie que les jaunes; il convient donc de préférer ces derniers et ceux de France aux étrangers qui l'emportent pour la forme et pour la finesse.

    Je conseillerais de faire faire la graine dans nos pays de montagne. Pour mon compte, j'ai l'intention de prendre quelques kilos de cocons bien réussis venant de la plaine - des jaunes- et de les aller faire grainer dans un pays de montagne. Il est possible que la graine soit meilleure et plus abondantes et , si je réussis, j'aurais l'avantage sur les cocons pris dans les pays montagneux en ce que les cocons de la plaine ont le brin plus fin et produisent plus de soie.


    Un rapport de 1857 sur la crise de la soieJe crois qu'il serait très important à cause de la qualité des cocons de se procurer de ceux de la plaine
    en faisant choix des nourritures non atteinte de la maladie et faire grainer dans les pays montagneux. On remarque que les meilleures récoltes produites par des vers dont la graine a été faite dans les montagnes ne grainent pas dans la plaine ce qui oblige les sériciculteurs d'acheter leurs graines dans les pays montagneux où les habitants s'en prévalent pour faire payer les cours de graines à des prix ruineux pour les propriétaires qui en achètent. En 1856, seuls les cocons de montagne pour graine se sont vendus de 10 à 11 Fr. le kilo; En 1857 le prix s'est élevé jusqu'à 20 à 25 Fr. le kilo. Et même à ce prix, tous les éducateurs n'ont pas pu se procurer ce qu'il leur fallait ce qui fait vraiment craindre que la récolte de 1858 ne sera pas meilleure que celle de 1857 à cause de la mauvaise qualité des graines qui seront employées.
    J'ai acheté 10 kg de cocons de la récolte de 1857 qui ne paraissent pas atteint de la maladie. Je vais les faire grainer à La Chaudière, pays très montagneux du canton de Saillans où il n'y a point de vers à soie. Je ferai aussi l'essai de faire de la graine avec 8 à 10 kg de bon cocons pris à la plaine, ne me paraissant pas atteint de la maladie et si les papillons me paraissent sains, je les ferais voltiger dans la fleur de soufre afin d'éprouver la vertu de cette substance pendant cette phase de ce précieux insecte.

    La France a beaucoup reçu de graines de l'Orient mais en général les vers sont trop gros et trop mous: ils montent difficilement à la bruyère. Monsieur Meynard l'a observé dans l'expérience qu'il en a faite en 1857. Il a dit que les cocons de Syrie ne convenaient pas à la France et je l'approuve sous ce rapport. Les petit cocons pourraient réussir mais le climat de la France ne me paraît pas leur convenir; d'ailleurs le brin est généralement grossier et ils ne valent pas l'espèce dite « de pays » ou de Cévennes. Il faut beaucoup d'espace pour les encabaner car ils ne grimpent que difficilement et n'aiment pas se fatiguer pour faire leurs cocons. J'aime à vanter l'espèce de ce pays parce qu'ils (les vers) sont lestes et vigoureux pour monter en bruyère.

    Leurs cocons sont d'une jolie grosseur et d'un brin très fin préférable à ceux de l'Italie généralement trop petits; les cocons blancs de la Grèce ou de la Turquie sont aussi de jolie grosseur. Certaines espèces ont le brin très fin et ont assez bien réussi cette année ainsi que les vers à cocons blancs de la brousse. Il est fâcheux que nous ne puissions pas nous procurer des graines à cocons jaunes de la grosseur et de la finesse de ceux de la France dits « de pays ».
    La France, pour la récolte de 1857, a employé beaucoup de graines d'Orient, d'Italie, du Piémont, de la Suisse de la Prusse, d'une partie de l'Allemagne et même de la Géorgie. Ces différentes espèces ont plus ou moins réussi mais elles ont été l'objet de tromperies indignes. Les Français sériciculteurs, ne sachant sur quelle graine fixer leur choix, en ont employé de toutes sortes dont la plupart, étant fraudées, ont donné de très mauvais résultats. Croyant bien choisir en prenant toujours les graines les plus grosses, les mieux nourries, les plus colorées qui sont les caractères de la meilleur fécondation la plupart ont été trompés ayant acheté des oeufs de poissons ou des graines de pavot ou encore des graines de ver à soie qu'on avait échaudé pour prévenir l'éclosion.
    Comme je ne vois guère de marchandises qui offre plus de moyens de fraude, je crois qu'il serait bon que chacun fit la graine dont il a besoin. Espérons que la science trouvera le moyen de faire disparaître la maladie des vers! Déjà, bien des personnes s'applaudissent des bons effets du souffrage. J'ai confiance que, Dieu aidant, il surgira un dernier remède qui nous permettra de conserver nos graines de pays et il nous exonèrera des pertes que nous faisons avec les vendeurs de graines qui ne cherchent qu'à faire fortune au détriment des éducateurs dont ils causent la ruine.
    Le gouvernement, dans sa sagesse et sa prévoyance, ne manquera pas de s'intéresser à cette branche de l'industrie si importante pour les pays méridionaux dont elle fait la plus grande richesse et afin de soutenir nos fabriques dont les produits s'exportent sur toute la surface du globe.
    La société d'encouragement pour l'industrie nationale ne restera pas en arrière pour offrir des réponses aux meilleurs éducateurs.

    Je désirerais que le gouvernement ou la société d'encouragement offrit une récompense considérable à celui qui fera faire plus de graines dites « de pays », qui livrera ses graines au plus bas prix, et qui, dans le mois d'août prochain, seront reconnues pour avoir le mieux réussi.
    Un autre prix à celui qui aura introduit en France le plus de graines étrangères, lesquelles auront été reconnues de bonne qualité après la récolte et qu'il aura cédé au plus bas prix. Le gouvernement devrait exiger qu'il ne fut vendu et livré au commerce aucune graine de vers à soie colorée. Les graines colorées devraient être saisies et confisquées au profit de l'État. Et une forte amende devrait être imposée à celui entre les mains duquel une pareille graine serait trouvée. De cette manière, on ne serait pas exposé d'acheter des œufs de poisson pour de la graine de ver à soie comme cela est avéré en 1857. La graine non fécondée apparaîtrait au yeux de tous. Et chacun pourrait juger par la couleur la qualité de la graine. Tout individu qui voudrait faire le commerce de la graine de ver à soie devrait être tenu d'en faire la déclaration à la mairie de sa commune. La graine devrait être contenue dans des boites portant en inscription la provenance et la quantité qu'elle contient ce pour chaque boîte et le tout signé par le vendeur afin d'avoir recours contre lui en cas de fraude. On pourrait bien avec ces précautions être encore exposé à des tromperies mais, cependant, bien moins que dans l'état des choses à cause de la crainte des amendes en cas de fraude.

     

     

    Saillans, le 6 juillet 1857

     

    Balthazard Souvion


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  • L'affaire du nouveau canton de BeaufortSuccessivement, en 1826 et en 1877, les élus de Beaufort, probablement en relation avec certains de leurs collègues d'autres communes avoisinantes, ont demandé la création d'un canton de Beaufort. Ainsi, par exemple en 1836, le conseil municipal de Beaufort " vu l'éloignement des communes d'Omblèze, de Plan de Baix, de Gigors, de Beaufort de Suze, de Montclar, du Cheylard (ancien nom de l'Escoulin) et d'Eygluy, ces deux dernières faisant partie du canton de Saillans

    Vu pareillement l'avis de ces communes

    Et considérant que la commune de Beaufort se trouve au centre des huit communes sus-citées et encore de celle de Cobonne, d'Ourches, de la Rochette et de Mirabel qui se trouvent à peu près à la même distance de Beaufort que de Crest

    Ayant ensuite examiné que la commune d'Omblèze a six lieux de marche pour se rendre à Crest, celle de Plan de Baix quatre, celle de Gigors trois, celle de Suze deux et demi et demi celle du Cheylard trois pour se rendre à Saillans, celle d'Eygluy de neuf

    Tandis que pour se rendre à Beaufort elles n'ont pour distance que trois lieux pour Omblèze, une lieu pour Plan de Baix, un demi-lieu pour Gigors, un demi-lieu pour Montclar, une lieu pour le Cheylard et une lieu pour Eygluy;(la valeur de la lieue qui, malheureusement varie selon les...lieux et les époques tourne autour de 4 km)

    Attendu par ailleurs que la ville de Crest a deux juges de paix

    Le conseil municipal, par conséquent, demande la translation du canton de Crest Nord à Beaufort; ou bien a être autorisé à former un canton des 12 communes ci-dessus désignées dont le chef-lieu fut Beaufort;

    Attendu que le canton de Crest sud se trouve aussi à l'extrémité, pour ne pas augmenter les frais d'une justice de paix, vous pourriez, Monsieur le sous-préfet, faire réunir la ville de Crest, Aouste, Montoison, Alex, Eurre, et Vaunaveys au susdit canton de Crest- Sud et retrancher les communes d'Eygluy, Le Cheylard au canton de Saillans, et même ajouter la commune d'Aouste au canton que nous réclamons qui certainement serait encore moins onéreux pour cette dernière commune qui n'a que deux lieux à faire pour se rendre à Beaufort que pour la commune d'Omblèze qui en a six pour se rendre à Crest ainsi que pour plusieurs autres communes que nous avons citées ci-contre et qui se trouvent aussi à l'extrémité du canton de Crest.

     

    51 ans après cette première délibération, le sujet revient devant le conseil municipal de Beaufort où l'assemblée, ayant entendu son président, et reconnaissant que cette proposition de création d'un nouveau canton de Beaufort est digne d'être prise en considération, demande à l'administration compétente que Beaufort soit érigé en chef-lieu d'un canton comprenant les communes du Chaffal du canton de Chabeuil, du Cheylard et d'Eygluy du canton de Saillans, de Plan de Baix, Gigors, Suze, Montclar et Mirabel du canton de Crest. Le conseil tient à faire remarquer que bon nombre de ses communes sont à plus de 25- 30 km de leur chef-lieu actuel. Il est vrai de dire aussi que Crest où seraient ôtées le cas échéant sept de ses communes ne pourrait former une opposition sérieuse attendu qu'il est à la fois chef-lieu pour Crest Nord et pour Crest sud et il ne paraît pas équitable qu'il y ait tant d'avantages pour les uns, et tant de difficultés pour les autres. Le Chaffal ne saurait aussi se plaindre car ses intérêts seraient bien mieux représentés du côté de Beaufort vu le rapprochement et la facilité des chemins; Le Cheylard et Eygluy ont manifesté à plusieurs reprises tout l'intérêt qu'ils auraient à ce qu'une pareille mesure fut prise. Se trouvant étrangement rattachés au canton de Saillans, ces deux communes n'ont d'autres voie à suivre pour se rendre à leur chef-lieu que le chemin de Beaufort à moins de suivre des sentiers qui sont plus directs mais où l'on ne peut passer que difficilement et sans voiture.


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  • La guerre de 1870 génère l'inquiétude à Beaufort comme ailleurs. Pour l'occasion le conseil municipal se réunit le 24 octobre 1870 avec les plus forts contribuables à l'invitation  «  qui est faite par le citoyen-préfet » ce qui montre que l'empire a déjà chuté.Il s'agit de payer les dépenses résultant de l'équipement l'habillement et l'entretien des gardes nationaux mobilisés. Par conséquent, il faut trouver 720 Fr pour habiller 18 hommes plus 680 Fr. de réserves de prudence. Le conseil ajoute « c'est avec le sentiment le plus patriotique et parfaitement convaincu que la triste situation qui nous est faite par l'ennemi mérite de grands sacrifices que la commune, bien qu'elle n'aît d'autres moyens que l'impôt pour arriver à faire des recettes et que, d'un autre côté, les grandes dépenses s'effacent en présence des exigences que lui impose l'état des événements présents, compte avec la plus complète assurance sur la République pour quel aît part, si possible, à un remboursement total ou partiel selon l'importance des fonds qui seront mis à la disposition de l'administration départementale" (phrase bancale). En clair, la commune aime bien la République mais elle aime bien qu'on lui rembourse son argent. La commune de vote par ailleurs un franc par jour et par soldat de la commune pour pourvoir à sa nourriture. Le problème est que tout cela coûte cher: le maire propose de réaffecter à l'entretien des troupes de l'argent qui était initialement prévu pour des chemins qui sont en réalité en bon état. Mais il faut finalement recourir à l'emprunt pour combler les autres dépenses.

     

    Du reste l'optimisme n'est pas de mise puisque que le conseil municipal doit délibérer en novembre 1870 sur les mesures à prendre concernant les bestiaux, chevaux, voitures et approvisionnement dans le cas où l'ennemi marcherait sur la Drôme de telle sorte que tout cela ne puisse lui servir. Et on décide donc que dans cette éventualité des refuges seraient trouvés pour ces animaux et ces équipements soit dans la vallée du Diois soit dans les montagnes de l'Ardèche.


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